Gérard et Victor sont éboueurs.
Gérard conduit. Victor ramasse les poubelles.
C’est mercredi.
De sa chambre, Noé entend le signal du camion-poubelle qui tourne à l’angle de sa rue. Il court à la
fenêtre. Noé se demande si le monsieur à l’arrière n’a pas froid sous la bruine. Il se demande ce qu’il aime
le mieux manger, le camion blanc. Et si lui, il pourrait grimper dedans pour découvrir mieux le métier.
Parce que plus tard, Noé compte travailler dans la poubelle.
Le spectacle
Sur les pas des ripeurs est un spectacle où se croisent les gestes quotidiens d’une profession invisibilisée et l’imaginaire de l’enfant.
Écrit pour l’espace public, il est jouée par une comédienne, narratrice et seule en jeu. Avec quelques accessoires, et en s’appuyant sur l’espace, celle-ci « distribue » la parole entre les personnages : Noé dans sa chambre, Victor et Gérard en pleine tournée. Ce spectacle se joue en fixe et frontal. Cependant, les déplacements de la comédienne s’adaptent au lieu de diffusion et à l’espace de jeu : rue, place, parc, centre de tri, cour d’école… Cela nécessite un temps de repérage et de répétition in situ. Le lieu pressenti pour la représentation doit ainsi offrir différentes hauteurs de jeu (ex : marches, banc, mobilier de l’espace public, arbre, muret…).
A l’origine… la Tournée
Sur les pas des ripeurs est né de la Tournée, une résidence artistique itinérante, menée pendant plus d’un an, en milieu rural, sur le territoire de Cholet-Agglomération. Basé sur la parole enregistrée, la création sonore et l’organisation de temps forts et rassembleurs, la Tournée [lien site Calame, page Tournée] proposait de partir à la découverte d’un territoire et de ses habitants à travers les circuits de collecte de déchets.
A partir des rencontres tissées lors de la Tournée et du podcast réalisé pour raconter les métiers de la collecte des déchets (Chronique de ripeurs – à écouter sur les plateformes de podcast et sur le site du Calame sonore), nous avons créé un spectacle : Sur les pas des ripeurs. Pauline Fontaine, autrice et comédienne a écrit et mis en scène le texte, nourri de sons collectés par Cécile Liège pendant les tournages du podcast Chronique de ripeurs.
Sur les pas des ripeurs met en lumières ces personnes exerçant des métiers sans lesquels nos vies seraient impossibles, du moins très inconfortables, mais auxquelles on ne prête guère attention. Ces hommes et ces femmes (beaucoup moins nombreuses) sillonnent de bout en bout nos territoires pour ramasser nos poubelles. Ils travaillent constamment sous notre regard, dans l’espace public, mais nous ne les regardons pas.
Si le métier d’éboueur a une mauvaise image pour la plupart des adultes que nous sommes, ce n’est pas le cas chez les plus jeunes. Il n’y a qu’à regarder la fascination d’un enfant quand il aperçoit l’énorme camion-benne surgir au coin de la rue dans la pénombre du petit matin et les ripeurs sauter sur l’asphalte pour prestement attraper une poubelle. C’est avec ce regard candide et curieux – celui de Noé, que Sur les pas des ripeurs raconte le travail du ramassage de nos ordures.